L’analogie Duniter ou OpenUDC est bien celle qui se compare avec GNU / Linux ou Hurd. GNU qui travaille encore sur Hurd toujours pas opérationnel alors que Linux a envahi la planète.
S’il est tout à fait possible qu’un développement plus lent soit techniquement mieux fondé, et parvienne à terme à dépasser un développement pratique plus rapide (TCP/IP a fini par renvoyer le trop rapide lièvre pratique « Minitel » aux oubliettes), ce n’est pas une raison suffisante pour savoir quoi suivre, et ce n’est certainement pas un critère déterminant, sinon il suffirait d’être lent pour avoir raison !
Je maintiens donc dans tous les cas que cette analogie reste une bonne analogie.
Concernant l’état des contributeurs lors de la genèse OpenUDC / uCoin / Duniter, il est incorrect de dire qu’une « équipe » aurait explosé, la réalité est que seul @jbar travaillait véritablement le fond d’un potentiel coeur, et qu’aucun autre contributeur n’y mettait vraiment les mains, les autres passants sont comme la multitude d’autres passants qui sont passés, ont réalisé des contributions externes ou ponctuelles puis sont partis.
Ce dernier point n’a pas d’intérêt, c’est comme regretter que les développeurs de Linux n’aient pas plutôt contribué à Hurd, mais ça c’est dû en grande partie au fait qu’un développement qui réussit suppose « release early, release often », et ça ne dépend pas de la qualité (quoi qu’il en faille un minimum, sinon ça ne marche pas), mais de la preuve qu’on apporte de la tendance vers un objectif tangible. C’est toute la différence entre la méthode américaine (vite un OS qui marche et se vend, peu importe s’il est tout pourri, mais il est fonctionnel, on l’améliorera plus tard, la qualité viendra, et en attendant on vulgarise la notion chez un maximum d’utilisateurs), et la méthode française (Concorde avion parfait, mais trop tard, Boeing avait déjà tout pris, et au terme la qualité a fini par largement rejoindre et dépasser Concorde).
Possible alors qu’OpenUDC soit le Hurd de la monnaie libre, mieux pensé (pas sûr), plus lent, qui finit par être dépassé par ce qui adopté tout de suite, et qui reste évolutif.
Maintenant la seule et unique question qui se pose c’est : qui est intéressé par reprendre le développement du projet « OpenUDC » tel qu’il était il y a 8 ans ? Ou même repensé aujourd’hui ? Est-il même suffisamment clair, a-t-il vraiment éclairci les zones d’ombre que Duniter lui a dépassées ? Ce n’est pas sûr du tout, et seule l’observation expérimentale permettra de conclure un jour peut-être d’ici 1 an par exemple, sinon il faut rester dans la foi. Je ne dis pas que c’est un mauvais chemin, mais la foi sans objectif est un chemin qui n’est pas que long, c’est un chemin éternel.
Depuis 2012 OpenUDC n’est toujours pas utilisable, sur son fondement, seul Duniter/Ğ1 son évolution pratique existe et peut-être utilisé. Donnons nous donc rendez-vous en Juillet 2021 pour voir ce qu’il en sera. En science seule la preuve expérimentale permet de trancher.
En attendant des êtres humains peuvent utiliser une monnaie libre depuis Mars 2017 avec Duniter/Ğ1, et avec rien d’autre. Puissent d’éventuelles meilleures solutions advenir, mais d’ici là, offrons aux utilisateurs intéressés une solution qui reste la seule praticable et qui continue d’évoluer.
Plutôt donc que de parler de « fantômes qui sortent du placard », je préfère considérer que OpenUDC a été la base qui a permis la genèse de Duniter, avec un gros travail qui avait été réalisé, pour d’abord comprendre la TRM (le blocage intellectuel à considérer déjà qu’une monnaie numérique était possible, et pis encore en « croissance sans fin » avec Dividende Universel, était un énorme blocage qui sans avoir été réduit n’eût conduit à aucun investissement sur le sujet, et seuls ceux qui étaient là à cette époque peuvent éventuellement se remémorer une difficulté qui paraît presque dérisoire aujourd’hui), puis mettre au point des concepts techniques suffisants, permettant de conceptualiser pleinement Duniter enfin.