Relativité des communautés (zones) monétaires

J’aimerais avoir votre point de vue au sujet d’une idée que j’ai eu autour de la toile de confiance.

Si je reprend le thème central de la TRM, qui est la relativité, pourquoi ne pas ajouter de la relativité dans le concept de zone monétaire. D’ailleurs je trouve que le mot zone n’est pas adapté, car il fait trop penser à la géographie. Je pense qu’il faudrait parler de communauté monétaire.

La question à laquelle tente de répondre la toile de confiance est la suivant :
Qui fait partie de la communauté monétaire ? (Et qui n’en fait pas partie ?)
Réponse : ça dépend du point de vue. C’est relatif au point de vue de chaque individu.

C’est la somme des :

  • toi tu fais partie de ma bande, à la vie à la mort
  • t’es mon voisin, je te vois tous les jours
  • je t’ai rencontré plusieurs fois, je te connais
    Bref, une reconnaissance pondérée, et ce pour chaque individu.

De là, il y a plusieurs choses à dire :

1/ C’est une approche probabilistique. https://www.iam.unibe.ch/~run/download.php?pdf=HJ07

Ce qui veut dire qu’un individu sera plus ou moins reconnu comme faisant partie de la communauté. (Et qu’il faudra probablement adapaté le dividende universel en fonction de ce paramètre).

2/ Chaque “point de vue” doit être pris en compte pour définir les contours de la communauté.

Mon intuition est que l’analyse des graphs doit mener à la détection de noyaux durs. Par exemple, si on se rend compte que 50 personnes différentes valident exactement les mêmes certificats sur trois niveaux, il s’agit d’un noyau dur.

Et toujours selon mon intuition, il y a un certain nombre (limité) de noyaux durs qui vont se dégager.

En fonction de ses noyaux durs, il est possible de définir les individus restants selon ces noyaux durs. Il a des connexions sur les deux noyaux, il est une passerelle, il fait partie des deux noyaux (communautés) de manière pondérée.

Si je devais prendre une analogie, je choisirais celle d’un cerveau. Les neurones forment des amas et ces amas communiquent entre eux par des connexions spécialisées.

Je pense qu’il faut envisager chaque noyau comme une communauté différente.
Et qu’il faut différencier ces communautés par le symbole monétaire utilisé.

Cela permet de rendre inopérant le réseau de fausses identités. En effet, si de nombreuses fausses identités sont crées, elles vont former une communauté de fausses identités. Et donc un symbole monétaire pour cette communauté. Qui ne vaudra rien car il n’y aura pas d’hommes derrière pour créer une économie.
De plus, les gens qui créeront ces réseaux seront pénalisés car ils seront en passerelle d’une communauté valide et d’une communauté de fausses identités. Ils recevront donc un dividende universel pondéré dans chaque symbole monétaire.
Alors qu’ils auraient tout intérêt à rejoindre une communauté réelle pleinement pour bénéficier d’un dividende universel plein d’un symbole monétaire qui a une signification.

J’ai le sentiment qu’une toile de confiance ainsi pensée peut s’étendre a bien plus de 100k.

Cela réglerait aussi le problème de l’individu qui va chercher à faire partie de plusieurs systèmes de monnaies à dividende universel. (lorsque plusieurs de ces monnaies existeront)
Avec une toile de confiance commune (qui prend en considération les communautés), cela devient beaucoup plus difficile.

Toute la difficulté est de définir les règles qui mènent à la création d’une communauté et à la création d’une monnaie associée.

Voilà, j’ai plein d’autres idées qui me viennent en tète autour de ce concept (notamment le vote pour les règles de versement de dividende universel). Mais j’ai besoin de dormir pour le moment.

En conclusion, c’est peut être une fausse piste mais c’est mon intuition.

Qu’en pensez vous ?

Effectivement, plutôt que de définir des zones monétaires (sortes d’états) discretes, on pourrait se baser sur la toile de confiance et le log des transactions effectuées pour définir un revenu de base propre à chaque individu. Il agierait comme une sorte de laplacien qui diffuse la richesse dans la toile (référence au laplacien dans l’équation de diffusion de la chaleur). C’est ce qu’à déjà fait l’union européenne dans une certaine mesure. Mais il me semble que dans ce cas on doit pouvoir discuter des paramètres de cette diffusion dans le graphe de manière démocratique (un autre système à développer). Passionnant, mais ça à l’air d’être un boulot colossal (rien que pour la théorie).

edit : quand je parle de diffusion c’est toujours relativement au modèle actuel de création monétaire. Je pense que l’effet de diffusion que le dividende universel peut avoir sera toujours négligeable relativement aux taxes étatiques comme l’impôt sur le revenu.

Cette affirmation ne me semble pas compatible avec la création d’une monnaie libre : si l’on est capable de verser un Dividende Universel, c’est que la communauté monétaire est déjà définie de manière commune, pas relative.

C’est le principe même dans uCoin : chaque monnaie possède un nom, et est définie encore plus précisément par son contrat (la blockchain, qui a sa propre empreinte) définissant la communauté représentée.

Je crois qu’il faut d’abord substituer aux mots “vraie” et “fausse” respectivement les mots “bonne” et “mauvaise” identité, car un système monétaire est finalement agnostique de la “vérité” : il ne fait que suivre les instructions définissant ce qui est “bon” et ce qui est “mauvais”.

Et du coup, allons plus loin dans ton raisonnement : qu’est-ce qui permet de dire qu’une identité serait “bonne” ou “mauvaise” ? Qu’est-ce qui les définit ? Puis quelles sont les identités légitimes, les “bonnes” ou les “mauvaises” ? Vis-à-vis de qui, de quoi ?

Par exemple, si une monnaie démarre avec 3 membres initiaux avec de “bonnes” (“vraies” ?) identités, puis se fait coloniser par de “mauvaises” identités, lesquelles seront alors légitimes, et lesquelles ne le seront plus ?

Ma réponse, c’est que l’on se place dans le référentiel du logiciel, et que lui la vérité, il s’en contrefiche : il verra uniquement des identités considérées comme bonnes, et d’autres comme mauvaises selon les règles qui auront été définies préalablement. S’il s’avère que ces règles mènent à l’intégration de “fausses” identités, alors c’est que les règles ne permettaient pas d’assurer suffisamment le lien “vraie” ==> “bonne” identité.

Bref, retour à la case départ : quelles règles pour définir les “bonnes” et “mauvaises” identités ?

Tout à fait, et cela se détecte (@Galuel avait fait la démonstration qu’on pouvait déduire le nombre de membres approximatif d’une monnaie à travers les taux de change. Dommage, je ne retrouve plus le lien).

Ah ben ça je te le confirme : on peut créer 70k monnaies de 100k personnes, on arrive à une toile globale de taille mondiale :wink: En France, cela correspondrait à 600 monnaies différentes (en comptant absolument tout le monde).

Parce que tu ne fais pas toi-même partie de plusieurs communautés ? Je fais partie de la communauté uCoin, OpenUDC, TRM, Diablo 3, Française, ma boîte, and so on. Quel mal à ça ? Le problème, ce serait plutôt qu’il soit facile d’entrer et d’être reconnu trop vite par une communauté à laquelle on n’appartient pas.

J’avais implémenté un système de “vote” au départ pour uCoin, comme compte le faire OpenUDC me semble-t-il. Mais @Galuel m’est tombé dessus en arguant sur un problème finalement assez philosophique : qu’est-ce que la démocratie, est-ce le droit d’imposer aux autres ou celui de librement choisir son système ?

Dans la définition de la TRM en tout cas, il semble qu’il s’agisse de ce dernier cas. On ne change pas Microsoft, on crée GNU/Linux.

Voilà pour ma réponse :wink:

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Je suis d’accord et figure toi que c’est déjà le terme que nous employons :wink:

Idée interessante, cependant ta visio et d’après moi la même que celle employé par uCoin excepté que tu emplois un scénario différent pour y parvenir, ta solution serait comme disons prendre le problème à l’envers, ce qui n’est pas une mauvaise chose. uCoin était initiallement basé sur PGP associé au WoT, après plusieurs retours d’expériences négatifs constaté sur ce type de système et du fait que l’outil est critiqué cette fois pour être trop générique et accéssoirement un peut comme une « usine à gaz », notre choix s’est orienté vers le développement de notre propre outil de WoT pour uCoin. Ainsi lorsque vous rejoingnez une communité monétaire libre il ne vous est pas nécessaire de pocéder une clef au préalable ou d’en publier une par l’intermédiare d’un autre outil. Tout est intégré au protocol uCoin, vous pouvez donc créer votre clef, signer des members, attendre de vous faire signer à votre tour, etc. et rejoindre une voir plusieurs communautés. C’est ce dernier point qui est important de noter il n’est pas impossible d’utiliser le WoT comme noyau pour plusieurs communautés monétaires, ainsi si tous deux en tant que individu faisont partie de deux monnaies différentes, le fait que l’on signe nos cléfs une fois suffit à être considérer dans les deux communautés. Ce sont des discussions que l’on a brievement déjà partagé avec @cgeek mais que l’on pourrait développer davantage à l’avenir.

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Un autre poste de @cgeek que j’invite à lire en sus pour l’intêret d’un tel système basé sur un algorithme PoW: Anatomy of Bitcoin's blockchain

Merci à tous pour vos réponses.
Je comprends mieux la philosophie qui se dégage du projet maintenant.

Il y a donc deux façons de penser la chose :

  • l’individu fait partie de la communauté ucoin et le système ucoin définit pour lui sa sous communauté et sa devise
  • l’individu utilise le système ucoin pour créer sa communauté définie par ses propres règles (son propre code).

Et, aprés réflexion, je pense que la seconde option est la meilleure, et c’est celle que propose ucoin, si j’ai bien tout compris.

Je pense qu’il faudrait essayer de définir au mieux ce qu’est une communauté.
J’ai apporté, je pense, un élément de réponse dans mon précédent post.
C’est la somme des liaisons de reconnaissance/confiance qu’il existe entre les individus.
Les contours d’une communauté dépendent de son code.

Si je devais énoncer des liberté fondamentales à respecter je dirais :

  • chaque individu est libre de pouvoir créer une communauté. Son code doit être public/ouvert.
  • chaque membre d’une communauté à une part de pouvoir sur la communauté (choix des individus de la communauté)
  • un individu peut accorder ou révoquer sa confiance envers un autre individu librement
  • Un individu est libre de rejoindre (ou non) une communauté (autrement dit, il doit accepter la signature d’un pair)

J’aimerais revenir sur la reconnaissance et de la confiance.
Je me dis ce sont deux aspects différents mais qui ne sont pas incompatibles.

Pour construire une communauté, on peut en tant que membre de cette communauté :

  • reconnaître qu’un individu fait partie de la communauté monétaire (car par exemple, il apporte certains types de services, etc…)
  • faire confiance à un individu pour préserver la communauté (autrement dit choisir des membres reconnus et de confiance)

Je parles de préserver la communauté car, si on a à faire à un fraudeur, qui cherches à toucher plusieurs dividendes, il va déstabiliser la structure monétaire de la communauté.

Partons du principe que les membres d’une communauté sont majoritairement honnêtes et veulent contribuer au bon fonctionnement de la communauté. Accorder sa confiance à quelqu’un, c’est une question de feeling d’intuition et de sentiments. En gros c’est une question d’hommes et de femmes.
Pour qu’une fraude puisse avoir lieu il faut nécessairement qu’il y ai abus de confiance.
Je dirais même de multiples abus de confiance, parce que des règles bien faites devrait exiger que plusieurs personnes donnent leur confiance.

Donc en gros, on devrait peut être construire une toile de confiance en filigrane sur une toile de reconnaissance.

Rien empêche cependant de construire un algo pour tenter de détecter les fraudes.

J’en remets une couche sur l’aspect pondération de la toile de reconnaissance/confiance.
J’ai pas eu de réponses claires des uns et des autres.
Je pense qu’il faut laisser la possibilité aux individus qui créent une communauté de pondérer le dividende universel selon le lien d’appartenance à la communauté.

On peut penser que la difficulté va se trouver dans la conception du code de la communauté.
Laisser la possibilité à tout un chacun d’expérimenter son propre dosage me paraît judicieux.

Pour revenir à la fraude, si le code est bien fait, il est plus intéressant pour un membre de participer à la vie de la communauté plutôt que de chercher à frauder. Parce que frauder mine de rien, ça représente un certain “travail”.

Merci encore pour votre esprit consructif.

Bon, en effet, je crois que tu as tout à fait compris :slight_smile: uCoin se place bien dans le 2ème cas.

Très bon résumé.

Quant aux libertés fondamentales, merci de les avoir écrites, je n’avais pas encore intégré celle sur la révocation mais elle me semble en effet très importante.

Pour la petite histoire, @jbar et @Galuel considéraient il y a 1 an que uCoin implémentait bel et bien le protocole OpenUDC, même si techniquement ce n’était pas le même. En fait, je crois qu’il existe à leur yeux un protocole plus “général” qui est :

  • La monnaie repose sur une communauté identifiée par une toile de confiance
  • La monnaie est émise à travers un Dividende Universel correspondant aux résultats de la TRM
  • Une telle monnaie est régie par un code (monétaire et logiciel) ouvert

Ensuite seulement vient le protocole “technique”, qui là est clairement différent entre les 2 projets. Cette dernière règle correspond à celle que tu évoques @greyzlii.

Oui. J’y ai réfléchi avant que tu ne postes, et j’en suis arrivé à la même conclusion. Plus précisément, j’imaginait possible d’avoir comme règles que :

  • Toute identité est considérée comme membre si elle justifie un nombre de signatures :
    • au moins égal minSigM
    • au moins égal à un pourcentage minSigM% du nombre total de membres
  • Toute identité peu émettre des signatures si elle justifie un nombre de signatures :
    • au moins égal à minSigE
    • au moins égal à un pourcentage minSigE% du nombre total de membres
  • Toute identité doit être à une distance max. maxDist de tous les autres membres ayant émis au moins minSigO signatures.
  • minSigE >> minSigM
  • minSigE% > minSigM%

Là par contre, je n’adhère pas, car alors on ne respecte plus la symétrie spatio-temporelle.

Mais finalement, ta proposition n’est-elle pas simplement d’avoir des règles suffisamment strictes avant de considérer une identité comme valide ?

Autre chose. Je crois qu’on ne considère pas assez la règle de maxDist dans nos raisonnements. C’est en fait une contrainte très forte impliquant que :

  • La toile de confiance/reconnaissance est limitée en taille
  • Les liens permettant d’intégrer cette toile ne peuvent pas être n’importe lesquels

Il en découle qu’on ne peut pas avoir une métastase de “faux” membres, en tout cas pas sans la mort de la monnaie elle-même et de l’approbation des membres la constituant initialement.

Je pense que l’on peut vraiment faire l’analogie avec le microbiote humain, où l’on se trouve colonisé à la naissance par un ensemble de bactéries et que la place est ensuite prise pour les nouvelles entrantes, qui ne peuvent alors pas s’intégrer sans leur “accord”. Et à titre personnel, je crois que ce microbiote participe largement de notre identité, tant l’influence sur notre inconscient doit être grande. De la même manière, une monnaie constituée de tels ou tels membres ne sera pas la même, vous en conviendrez :wink:

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Ca me parait être une bonne approche.
Si j’avais à reformuler ce que tu décris, je dirais que l’on distingue plusieurs status dans les membres de la communauté :

  • les membres valides : ils sont co-créateurs de la monnaie
  • les membres de confiance : ils sont responsables du choix des membres de la communauté
  • les membres de références, le noyau dur : ils sont les garants de la communauté (ils servent au calcul de maxdist)

Ces statuts se cumulent, le membre de confiance étant aussi un membre valide et le membre de référence est à la fois un membre de confiance et un membre valide.

L’évaluation du statut d’un individu de fait selon les critères suivants :

  • Membre valide

  • il doit disposer de NbSigM >= minSigM
    NbSigM étant le nombre de signature accordées par les membres de confiance et minNbSigM le nombre de signature minimum à atteindre pour devenir membre valide. minNbSigM est défini par le code communautaire.

  • il doit disposer de NbSigM% >= minSigM%
    NbSigM% étant le résultat de NbSigM / NbSigMTotal. NbSigMTotal étant lui même le nombre total de sigM émise. minSigM est quand à lui le pourcentage minimum à obtenir selon le code communautaire

  • Membre de confiance

  • il doit disposer de NbSgE >= minSigE
    NbSigE étant le nombre de signature accordées par les membres de confiance et/ou de référence et minNbSigE le nombre de signature minimum à atteindre pour devenir membre de confiance. minNbSigE est défini par le code communautaire.

  • il doit disposer de NbSigE% >= minSigE%
    NbSigM% étant le résultat de NbSigE / NbSigETotal. NbSigETotal étant lui même le nombre total de minsigE émise. minSigE est quand à lui le pourcentage minimum à obtenir selon le code communautaire

  • Membre de référence

  • il doit avoir émis un minimum de sigE. La somme de ces sigE correspond à NbSig0. NbSig0 doit être supérieur à minSig0
    Vous l’aurez compris, minSig0 est défini par le code communautaire

Ces deux règles signifient que lorsqu’un membre de confiance émet un sigE, il émet implicitement un sigM.
Je pense que c’est une bonne règle.

Je suis d’accord que la métastase entraine la mort de la monnaie.
Par contre peux tu expliciter ce que tu entend par l’approbation des membres la constituant ?
Est ce que justement l’agrandissement de la communauté ne peut/doit pas leur échapper ?

Je pense que ça se discute.
Le point qui me parait fondamentale, c’est que l’on devrait laisser les individus choisir leurs règles/code communautaires.
Je ne suis pas architecte logiciel, mais je pense que l’on peut parler de “plugin”.

On pourrait imaginer fournir un modèle de communauté (celui qui nous paraît le plus pertinent et que nous sommes en train de déterminer) tout en laissant la possibilité de :

  • ajuster les paramètres de maxDist, etc…
  • laisser la possibilité de construire sous forme de plugin un autre modèle de communauté

Alors,

La reformulation valide, confiance et référence est correcte. La règle de cumul aussi. C’est bien ce à quoi je pensais.

Par contre, pour les règles avec pourcentage, ce n’est pas ça. Je voulais exprimer 2 cas possibles pour entrer dans la toile, non 2 conditions à remplir simultanément. Par exemple :

  • RG1 : soit le nouveau venu récolte minimum 20 signatures, il peut devenir membre
  • RG2 : soit il récolte minimum un nombre de signatures correspondant à 2/3 du nombre de membres actuels

En fait, c’est une façon de gérer 2 typologies de toile : celle initiale, avec peu de membres où il est difficile d’appliquer RG1, voire impossible (pas assez de membres) ; celle post-initialisation avec beaucoup de membres, où il devient quasi impossible d’appliquer RG2.

Mais du coup, ta proposition est aussi intéressante, peut-être moins parlante qu’une constante pour les utilisateurs, mais pourquoi pas :slight_smile: (le coup de la distance par exemple n’est pas beaucoup plus simple :p)

Je ne comprends pas bien, mon intention initiale était juste de dire “il faut émettre un minimum de signatures pour devenir membre de référence”, histoire d’éviter que ceux ne signant personne bloquent l’arrivée de nouveaux entrants via la règle maxDist. Que voulais-tu dire ?

Alors, non, c’était pour signifier l’aspect cumulatif des statuts. D’ailleurs il n’y a pas de type de signature “sigE”, je ne vois pas bien non plus ce que tu voulais dire.

Par “la constituant”, je parlais de la communauté initiale. Avant d’être “infiltrée” pas des membres cancéreux, à priori la monnaie est saine et constituée de membres normaux (de confiance selon notre définition). Donc, l’acceptation de membres cancéreux ne se fait que par approbation, par signature consentie de ces identités.

D’accord. Cela est tout à fait possible et existe déjà, à la fois dans uCoin, mais aussi Bitcoin et n’importe quelle crypto-currency, à tout instant : étant donné que la monnaie in fine n’est jamais qu’une structure de données affichée par des pairs (serveurs, de membres ou non), il est toujours possible de forker cette structure en appliquant d’autres règles.

Concrètement, forker la blockchain. C’est absolument faisaible. Par contre, les modalités ne sont probablement pas simples. A nouveau, il serait probablement plus simple de démarrer une autre monnaie avec d’autres paramètres. Encore cette histoire de Microsoft et GNU/Linux :slight_smile:

En fait, j’avais dans l’idée de séparer la notion reconnaissance de la notion confiance.
Dans PGP, on parle de “trust” et de “delegated trust”.
En gros, quand on trust quelqu’un on lui permet de rejoindre la communauté. Quand on “delegated trust”, on lui donne la possibilité d’agrandir la communauté. (à condition que d’autres membres de la communauté le “delegated trust” également).

Le membre de la communauté devrait pouvoir choisir d’émettre une signature de type “trust” sigM ou de type “delegated trust” sigE.

Et le code de la communauté indiquerait qu’il faut avoir reçu :

  • un minimum de sigM pour devenir membre valide (minSigM),
  • un minimum de sigE pour devenir membre de confiance (minSigE).

Pour devenir membre de référence c’est un peu différent. Il faut avoir émis (et non reçu)

  • un minimum de sigE, donc la somme doit être supérieur à minSig0

En fait, c’est un fonctionnement similaire à PGP sauf que l’on ajoute le concept de membre de référence.

Est ce plus clair comme cela ?

Tout à fait, cela revient à ce que je disais plus tôt.

Sur ce point, je suis complètement d’accord.
Ma proposition consiste à laisser un individu qui décide de créer sa devise/communauté la possibilité d’ajuster les paramètres du code communautaire (minSigE, minSigM, minSig0) comme il l’entend.

Qu’en penses tu ?

Ok, je ne faisais pas cette différence dans ma proposition, en tout cas pas dans la nature de la signature. Il s’agissait plutôt de dire : “à partir d’un certain nombre de signatures, le membre devient également de confiance”.

Tout à fait d’accord, c’est même comme ça que j’ai pensé uCoin. :slight_smile:

Et du coup, qu’en penses tu ?

Dans un des documents que tu as fourni en lien, il y avait une remarque assez juste je trouve, du style :

Le soucis avec les liens traitant de la confiance en l’individu, c’est qu’alors le lien peut vite être détourné de son sens initial : les individus peuvent l’utiliser pour signifier différents, des relations amicales, cordiales, professionnelles (pourquoi pas), etc.

Alors que le lien de reconnaissance est, quelque part, beaucoup plus neutre : il ne préjuge pas de la confiance en la personne. Tu me diras, ce lien peut aussi être détourné. Certes ! Mais il n’est pas, à la base, aussi chargé de sens.

De même, des règles donnant du “pouvoir” à des membres suffisamment reconnus est elle aussi plus saine : on ne présume pas que les nouveaux entrants auront des comportements fautifs. Au contraire, on estime qu’à partir du moment où l’individu est reconnu, il possède le même droit que les autres.

C’est une remarque qui me parle.
J’ai lu un article il y a plusieurs années qui parlait de la vente à distance (genre La Redoute).
Le problème était que personne y croyait au départ parce qu’il fallait gérer la problématique de reprendre la marchandise si finalement ça ne plaisait pas au client.

Et finalement, des entrepreneurs se sont lancés en partant du principe que la grande majorité des gens était honnête. Et ça a eu un succès phénoménal.
Aujourd’hui le commerce à distance est rentré dans les mœurs.

En gros, on fait confiance par défaut. Et on retire sa confiance s’il y a un problème.

Après, rien n’empêche de demander un minimum à l’individu pour rentrer ! (montrer patte blanche)
Cette étape permet de filtrer d’éventuels fausses identités (car on sait que, même marginalement, certains essaieront) sans pour autant partir du principe que les nouveaux venus auront de mauvais comportement.

J’ajoute mon grain de sel: mon ressentie c’est que les systèmes qui nécessitent de la confiance due à une part de subjectivité à des degrès différents, comme la confiance envers le système ou entre les utilisateurs, etc. finissent toujours par introduire une asymétrie, si Bitcoin a eu autant de succès, bien que d’après le référenciel de la TRM présente toujours des problèmes d’asymétries, c’est qu’il a le mérite de fournir un protocle entièrement « truss-less », c’est à dire qui necessite aucune confiance envers le système ou entre les utilisateurs. Si les utilisateurs souhaitent instaurer un système de confiance par dessus, ça leur regarde mais le noyau (bitcoin) lui montre qu’il n’en a pas besoin. C’est pourquoi il est important de distinguer réseau de confiance (ambigue et idée abstraite) par reconnaissance (claire et concret). uCoin peut ainsi aussi se définir comme protocol « truss-less » étant donnée qu’il n’a aucune nécessité de donner de la confiance en vers le système ou entre les utilisateurs pour que ça puisse fonctionner.

Je ne suis pas tout à fait d’accord avec cela.
Les utilisateurs Bitcoin font confiance aux algorithmes du réseau Bitcoin, soit parce qu’ils sont en mesure de le vérifier eux mêmes, ou bien parce que des personnes de confiance leur ont certifié que c’était sûr, ou bien par effet de masse, ils estiment que si autant de monde l’utilise c’est parce que c’est sûr.

Dans le réseau de reconnaissance, tu introduis le facteur humain.
La facteur humain est par nature imprévisible. Alors que le traitement de données par un algorithme est prévisible.

Pour qu’il y ai adoption de ucoin, il faut donner le maximum d’éléments aux éventuels utilisateurs pour leur démontrer que : si vous partez du principe que 90 % des gens sont honnêtes, ça marche ! (Le mieux est d’arriver à réduire ce nombre de 90 % à 50 % ou moins).
Ensuite, il faut des gens qui comprennent le principe et qui sache l’expliquer à d’autre.
Et enfin l’effet de masse fait le reste.